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Bienvenue !

Bienvenue sur ce blog.

C'est mon antre et mon havre de paix où j'expose librement les sentiments qui m'animent et mes vagues de créativité.


Afin de faciliter des lectures parfois désordonnées, je vous invite à utiliser cette liste d'articles à votre droite. Ils sont au moins dans l'ordre chronologique ici, contrairement à la mise en page sommaire du blog (restreinte par l'utilisation de Blogger ...).

Les commentaires sont naturellement attendus, n'ayez pas peur de moi ;)


Bonne lecture !

27 déc. 2014

Tous les mots, de moi ... à toi




Je ne suis peut-être pas riche au niveau du porte-feuille,
mais je suis riche autrement.
Je suis une personne, je suis moi et j'ai des valeurs.
Je suis riche de tout ça.

Et c'est surtout un peu de toi qui m'a rendue comme ça.





"Dans nos vies, on manque souvent de quelque chose. Il y a le manque d'attention, il y a le manque de sympathie, il y a le manque de motivation, ... Pour d'autres, il y a même le manque de certaines substances. Mais pour moi ce soir comme tous les autres soirs, il y a le manque de toi. De toi, parce qu'au milieu de cette nuit noire, t'es devenue mon étoile et que sans ta lumière, je ne suis plus que l'ombre de moi-même."
[ 17.12.14 ]


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"On croise le chemin de milliers de gens dans nos vies, mais je ne pense pas qu’on fasse de rencontres futiles. Chacune de ses personnes a un rôle – bon ou mauvais – et chacune de ses personnes, chacune d’elles sans exception, fait de nous la personne qu’on est réellement."
[ 27.12.14 ]


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21 déc. 2014

L'Espoir et cette distance





Tu te confies à moi dans tes moments de souffrance et j’assiste, impuissante, aux emprises que l’existence a sur tout ce qui fait de toi cette personne détruite. Tu attends encore de moi cette litanie de sagesse, maintes et maintes fois récitée dans l’oreille des sourds. Ce discours que je connais par cœur tant je l’ai donné, tant je l’ai offert aux autres âmes égarées de mon entourage.

Mais tu connais la rengaine, non ? Personne ne suit jamais ses propres conseils et j’aurais beau t’en donner des millions que je ne les suivrai pas moi-même. Alors ça sert à quoi que j’te fasse la leçon, t’es comme moi. Endommagée, un esprit démoli par cette lutte contre la vie cruelle qui se dresse face à toi chaque infime seconde de ton existence …

Et pourtant ce sont ces mêmes mots qui nous maintiennent toi et moi en vie dans l’écoulement des jours sombres en attendant que revienne la paix dans nos cœurs. 



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18 déc. 2014

Mémoires de Vivant - 16.12.2014



La frustration monte. Elle sent son coeur qui cogne contre ses tempes, ses oreilles se ferment au monde autour d'elle et tout ce qu'elle ressent, elle ne l'aime pas. Ses poings se serrent, ses ongles rentrent dans sa peau mais elle n'a pas mal. Elle n'a plus mal.

Dans son esprit, les pensées vrillent - bruyamment comme le son constant d'un moteur ... Elle s'entrechoquent avec une telle violence que la douleur est lancinante. Si les maux physiques sont loin d'elle, la torture mentale, elle, ne s'efface pas. Elle s'installe, vicieuse et perverse, sans se laisser déloger ... Et les mots tournent, tournent, tournent, ... sans jamais s'arrêter mais en laissant à chaque fois cette cicatrice marquée au fer rouge, qu'elle chérit comme un souvenir malsain de l'obsession masochiste dont elle est victime. 

Car elle n'est pas le bourreau, non. Elle est la victime tourmentée de ces harcèlements moraux, de ces paroles injurieuses et de ces comportements dégradants. Mais la violence est sa réponse aux violences - et si elle n'est que la victime, voici qu'elle devient le bourreau. C'est elle qu'on va pointer du doigt lorsqu'il faudra désigner le coupable.




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NEVERMORE.



When enough is enough.


When you've done your best - and it's not enough.
When you've fought long enough.
When you've fought hard enough.

When nothing ever goes your way ...
And when it's all down to you ...

You are the failure.

15 déc. 2014

Mémoires de Vivant - 15.12.2014



"Elle a des défauts. Elle le sait et elle fait des efforts. Mais qu'est-ce que ça change lorsqu'on la pousse dans ses derniers retranchements et que le contrôle laisse la place à la colère aveuglante, cette bête noire ? Les efforts volent en éclats et tout ce qu'il reste est CE défaut, mis en avant comme une bête de foire, et qui la fait paraître comme le pire des monstres.
Alors qu'elle n'est pas comme ça, qu'elle n'est pas comme eux - ces coeurs de pierre intransigeants, ces robots et ces machines qui décrédibilisent l'Humanité ..."


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"Le CALME, elle ne connaît pas. Elle qui a toujours été active, elle ne trouve jamais le repos et encore moins lorsque l'anxiété la guette - cachée au tournant et attendant le moment opportun pour s'emparer de son esprit ... Et lorsqu'elle vient, cette anxiété, elle n'est jamais sereine : elle le sent, elle le sait et ce n'est pas juste un mauvais moment à passer mais un enfer à traverser ... Seule, envers et contre tout car elle ne peut pas se confier aux autres âmes égarées qu'elle croise en chemin. Seule, en face à face avec elle-même car dieu sait que c'est un fardeau solitaire dont elle ne peut se défaire."


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"Son poing n'a jamais meurtri la chair ... Sauf une fois, mais c'était mérité - encore en ce moment elle se dit que c'était mérité et que la raison était de son côté.
Mais ce soir encore, son poing serré aux jointures tendues cogne autour d'elle en évitant la chair de celles et ceux qui n'y comprennent rien et qui reviennent systématiquement enfoncer un clou d'argent dans sa patience ô combien de fois éborgnée par ces continuelles frustrations. Ce n'est pas qu'elle n'a pas cette patience, non, c'est qu'elle n'en a plus. Ou en tout cas de moins en moins ...
Et moins elle en a et moins elle se contrôle."


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"Courageuse. Téméraire. Celle qui n'a pas peur de crier avec force devant les injustices et les frustrations. Celle qui n'a pas peur de mettre les choses au clair ...
Mais aussi :
Insolente. Inconsciente. Celle qui n'a ni tact, ni retenue et qui crie toujours un octave plus fort. Celle qui fonce tête baissée et sans réfléchir droit dans le mur ...
Ca se joue souvent comme ça, en noir et blanc. Et vous, vous me voyez comment ?"


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"J'dis rien. J'encaisse. C'est toujours comme ça. J'encaisse. J'dis rien.
Mais je suis comme la cocotte-minute, et cette cocotte-ci, crois-moi, elle ne se contente pas seulement de siffler ... Elle a une tolérance que tu n'imagines pas, mais elle a ses limites aussi. Et si ça siffle, c'est mauvais. Une explosion se rapproche, mais une explosion comme tu n'en as jamais vue auparavant ... Cours, avant que ça ne soit TROP TARD !"


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"J'suis pas cette fille. J'suis pas cette nana sensible. J'suis pas cette nana susceptible. J'suis pas cette fille. Je n'ai pas envie de l'être. Je n'ai pas envie d'être celle qui va toujours prendre les choses à coeur ... Celle qui va se laisser envahir par ses émotions ... Celle qui va s'emporter trop vite ... Celle qui va pleurer trop tôt ..."






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14 sept. 2014

Musical Me : Showoff !



Je suis connue pour ma "musicalité" ou disons, plutôt, pour les deux écouteurs noirs pendouillant systématiquement au col de mes t-shirts, retenus avec une pince métallique dont la couleur change au gré de mes humeurs. Chaque instant de mon existence est fourni de ces chansons connues ou non, de ces sons familiers ou non, ... Au réveil, sous l'eau, dans les transports en commun, ... ma musique est avec moi, partout ! Moi, mélomane ? Oui et non, c'est avant tout une addiction ;)



LA MUSIQUE, C'EST DU BONHEUR A L'ETAT PUR !



Ancrée dans l'éclectisme total (et ça, même si j'ai un gros love-love momentum avec l'électro actuellement), je ne prétends pas vous faire faire de nouvelles découvertes, car soyons honnêtes, je ne suis pas forcément up-to-date avec les sorties musicales. Je ne prétends pas non plus recenser un maximum d'artistes - commerciaux ou non - ou un maximum de titres. En fait, je ne compte pas faire un recensement du tout ...

C'est une présentation, celle des sons qui m'ont marquée, qui m'ont émue, qui m'ont inspirée. Des sons souvenirs, des sons sourires, des sons éclats de rire. Des sons, en toute simplicité !


Si vous aimez la musique autant que je l'aime ou si vous avez envie de découvrir les dessous de mon inspiration, je vous invite sur :





Ecoutez, kiffez : vous êtes en vie !




5 sept. 2014

Les dessous d'une classe moyenne agonisante

Monsieur le Président,
Mesdames et messieurs les Ministres,


Qui suis-je pour m’adresser comme ça à vous ? Ce n’est pas un jeu de devinettes, aussi je vais vous annoncer qui je suis – mais avant de vous donner cette réponse, je dois surtout vous dire que je suis une voix. Une voix, oui, mais quelle voix ?

Celle de M. Hally – un étudiant français de 22 ans, qui ne bénéficie pas d’une bourse de l’enseignement supérieur et travaille en complément de ses études pour payer son logement, ses factures et ses frais de scolarité ?
Celle de Mme Legon – une femme française célibataire de 24 ans sans enfant, chômeuse qui ne touche aucun revenu mensuel et est contrainte de retourner vivre au domicile de ses parents en leur donnant à eux, français moyens, des frais supplémentaires ?
Celle de M. Fayard – un homme français célibataire de 28 ans sans enfant, propriétaire d’un petit appartement, travaillant dans la restauration et ayant du mal à boucler ses fins de mois une fois qu’on lui soutire ses factures et ses taxes ?
Celle de Mme Autier – une femme française de 35 ans séparée avec un enfant, chômeuse dont l’indemnisation et les autres aides ne valent pas un SMIC et qui se sur-endette chaque mois de plus en plus pour vivre dans un minimum de dignité ?
Celle de M. et Mme Mignot – un mari français et une femme française de 46 ans avec deux enfants, bientôt les propriétaires d’une maison pour laquelle ils payent un prêt depuis deux décennies en combinant deux SMIC et une poignée d’euros qu’ils tiennent des aides d’une CAF généreuse ?
Celle de M. et Mme Axis – un mari français et une femme française de 52 ans avec deux enfants, propriétaire d’une maison pour laquelle ils viennent de finir de payer un prêt sur vingt ans en combinant deux SMIC et pour laquelle ils ne pourront peut-être plus payer avec la prochaine augmentation des taxes ?
Celle de Mme Aubert – une femme française de 72 ans retraitée, qui ne touche qu’une maigre pension de veuve en complément de son allocation de retraite et qui ne peut même plus travailler pour arrondir ses fins de mois et payer son logement et ses factures ?


Alors, dites-moi, quelle voix suis-je ?
Chacune, et toutes en même temps. Celles que j’ai citées et celles que j’ai encore en tête. Celle que j’ai citées et celles que j’ai tues. Celles que j’ai citées et celles dont j’ignore encore l’existence. Je suis une voix parmi d’autres de cette classe moyenne française – bafouée, rejetée, détruite – mais je suis la voix des français, qu’ils soient jeunes ou vieux, dans une situation de désespoir …


Mais qui suis-je réellement ?
Je suis une jeune femme de 22 ans, ancienne étudiante, titulaire d’un bac +5 en enseignement qui ne trouve pas de travail – dans son secteur ou dans un autre – avec la situation socio-économique actuelle.
Je suis une jeune femme de 22 ans, chômeuse sans allocations et sans RSA, revenant vivre au domicile de ses parents. Ah, non, erreur de situation : mon géniteur est un incompétent qui n’a rien d’un parent. Dans la gamme des parents, il ne m’en reste qu’un seul : une maman. Donc, je suis une jeune femme de 22 ans vivant avec sa maman – elle aussi chômeuse, dont les ressources ne nous permettent pas de nous en sortir dignement.


De toutes les situations citées – ma maman et moi en combinons deux : moi la chômeuse qui n’a pas le moindre revenu et qui s’inscrit comme un fardeau dans la vie de ses parents, elle la chômeuse surendettée qui aimerait vivre avec un minimum de dignité et qui voit ses demandes d’aide rejetées.
Monsieur le Président, mesdames et messieurs les Ministres : Cette combinaison vous semble-t-elle facilement cumulable ? Cette combinaison vous semble-t-elle au mieux supportable ? Je me dois de contredire les « oui » muets que j’entends résonner dans vos cerveaux de dirigeants aveugles, sourds et muets.

Je vais systématiquement donner une réponse aux questions que je vous pose, que le point de vue d’une jeune femme française de classe moyenne vous atteigne et vous fasse sortir de cet environnement élitiste qui vous a vu vous offrir du confort avant de vous offrir une conscience.



La suite arrive d’ici un petit moment. Asseyez-vous, vos illustres fessiers n’attendent que ça. Désirez-vous éventuellement un accompagnement : des toasts saumon-caviar avec une petite flûte de champagne, un cigare en dessert ? Permettez-vous cet écart, vous qui vivez dans le luxe avec de l’argent en guise de valeurs morales !


Question : Que fait le français moyen qui ne s’en sort pas avec ses finances ?

Réponse : Il fait un prêt – s’il peut. Mme la Banque refuse ? Ok, mais qu’en disent les organismes véreux du marché français ? Oui. Oui, évidemment ! Pourquoi diraient-ils non s’ils touchent des sommes faramineuses en complément de l’argent gracieusement avancé ? Ces organismes-ci, connaissent-ils autant de taxes que le français moyen les sollicitant ? Non. Non, évidemment !


Question : Que fait le français moyen qui ne s’en sort pas avec ses finances, malgré son prêt souscrit dans un organisme véreux ?

Réponse : Il s’adresse aux services sociaux. S’il résiste la tâche fastidieuse de créer un dossier avec des documents vieux comme l’univers* ou des documents inexistants et qu’on lui accorde – enfin ! – un rendez-vous, que se passe-t-il ? Dans la plupart des situations, il ne se passe rien de concluant. Nada, niet, nix.
Au mieux, les services sociaux des communes s’occupent de cette facture de téléphone si outrageusement rejetée de vos factures automatisées et vous donnent un contrat pour une aide alimentaire à l’épicerie sociale, aux mêmes fonctions de limitation dans le temps qu’un C.D.D. en usine. Au pire … R - I - E - N. Rien. 


Question : Que fait le français moyen qui ne s’en sort pas avec ses finances, malgré son prêt souscrit dans un organisme véreux et ses rendez-vous constants avec les services sociaux incompétents ?

Réponse : Il s’adresse aux organismes légaux – Conseil Régional, Conseil Général, CAF … en espérant une réponse. Une réponse qui n’arrive parfois pas et qui, même si elle arrive, est rarement encourageante car elle ne fait que renvoyer ce français moyen vers les services sociaux qu’il a contacté systématiquement pour chaque loyer ou chaque facture pour dire que oui, il fait des efforts pour s’en sortir et que non, il ne s’en sort pas mieux.


Question : Que devient le français moyen aux finances désastreuses rejeté par ce fonctionnement interne de notre société, tête de turc de son entourage et mal-aimé de son pays ?

Je vous dresse ici la réponse dérangeante d’une personne détruite, qui n’a rien gagné avec ses études mais qui, avec le chômage et ses aléas, a perdu ce qu’elle avait encore. Je vous dresse ici la réponse dérangeante qu’on rechigne de découvrir car on sait qu’elle est réelle et qu’elle fait mal s’il nous reste un minimum de compassion.

Réponse : Monsieur le Président, mesdames et messieurs les Ministres, ce n’est plus la voix des français moyens qui s’adresse à vous maintenant. C’est la voix de cette jeune femme de 22 ans qui fait de son mieux pour ne pas céder au désespoir et mettre en œuvre les idées noires oppressantes ravageant son esprit désabusé et fatigué. C’est la voix de cette jeune femme qui a cru que faire de longues études pouvait être un avantage dans cette société d’intellectuels. C’est la voix de cette jeune femme qui a rencontré le chômage au détour d’un été et qui ne sait pas s’il existe une cure contre ce fléau grandissant. C’est la voix de cette jeune femme qui a cherché de l’aide partout autour d’elle et qui a encore eu la chance de ne pas se faire renvoyer comme une mal-aimée. C’est la voix de cette jeune femme qui se bat pour cette lueur d’espoir qui s’illumine au loin mais c’est aussi la voix de jeune femme qui ne sait pas si l’espoir est encore en droit de maintenir un pouvoir dominant sur elle. C’est la voix d’une jeune femme qui laisse couler ses larmes de frustration et de douleur chaque soir avant de s’endormir en se demandant ce qu’elle a fait de mal, en se demandant comment les choses peuvent être ainsi et en se demandant ce qu’elle fait de travers pour ne pas s’en sortir dans cette société qu’elle a étudiée et qu’elle aurait aimé construire avec ses pairs, avec la jeunesse française. C’est la voix d’une jeune femme qu’on délaisse – amis et connaissances – pour ne pas avoir sa réussite sur la conscience en se pavanant devant une personne en situation d’échec et sans issue.

Chacun de mes compatriotes – français moyen réaliste – se reconnaît un minimum dans ce monologue à cœur ouvert car chacun de mes compatriotes est un être vivant avec des valeurs humaines et une compassion nourrie de nos points communs.



Monsieur le Président, mesdames et messieurs les Ministres, je vais bientôt tirer ma révérence mais j’avais encore une chose importante à vous annoncer … Nous sommes français avant tout et nous aimons la France mais actuellement, la France – elle – ne nous aime pas ! Ne vous êtes-vous jamais posé la question de savoir comme le français se sent ? Ou pour quelle raison il met autant d’énergie dans la destruction de votre cote de popularité ? Nous sommes incompris et cette incompréhension, c’est la source même du rejet que nous subissons du gouvernement – car la société, c’est vous qui l’avez entre vos mains lorsqu’elle devrait être à nous, nous les français avec vous les dirigeants, ceux que nous avons choisis pour la protéger ... Comprenez-nous. Aidez-nous. Peut-être regagnerons-nous ainsi confiance en vous et votre gouvernement ! Peut-être pourrons ainsi construire main dans la main au lieu de lutter l’un contre l’autre comme des crétins.


Cordialement,
Une voix d’idéaliste, qui en soutient des millions.

31 juil. 2014

La jeunesse précaire a une voix, elle aussi




A l'adresse de certains membres du gouvernement, en toute humilité ...





<< [ ... ] Si je vous écris, ce n'est pas pour dresser le portrait d'une famille "pauvre" qui a du mal à payer ses factures ou qui a du mal à se mettre en avant dans le monde du travail, non. [...] Ce que j'aimerai vous exposer dans cette lettre, c'est le cas de figure de nombreux jeunes dans ma situation. [ ... ]



[ ... ] Je suis allée m'inscrire dans les services de Pole Emploi : je n'ai pas eu suffisamment d'heures accumulées dans mes jobs estivaux pour avoir des allocations chômage et je n'ai pas l'âge de prétendre au RSA. Traduction : J'ai 22 ans, je suis au chômage, je n'ai droit à aucune aide donc je n'ai aucun revenu mensuel. Alors maintenant, dites-moi comment je suis censée vivre chaque mois avec 0 euros ? [ ... ]



[ ... ] Je ne vous demande pas de me donner de l'argent - quoi qu'en y réfléchissant, je ne le refuserai pas - mais je vous demande de prendre un instant pour considérer cette situation précaire dans laquelle de plus en plus de jeunes se retrouvent. J'en ai parlé autour de moi, savez-vous ce qu'on m'a répondu ? Qu'avec le RMI, au moins, les jeunes n'avaient pas à connaître l'absence totale de revenus et qu'ils avaient un minimum pour vivre en attendant d'avoir du travail. Qu'ils n'avaient pas besoin de se surendetter dans les banques et autres organismes véreux qui courent le marché. J'ai connu le RMI sans m'y intéresser car je suis jeune et qu'en ce temps, j'avais encore le droit d'être insouciante. Les années sont passées, j'ai grandi et j'ai oublié l'insouciance avec des gifles de réalité - si vous me permettez cette image. [ ... ]



[ ... ] Je le redis, je vous parle de revenus uniquement. Et je vous repose la question tout simplement, la question autour de laquelle tourne toute cette lettre : Trouvez-vous normal qu'un jeune de moins de 25 ans au chômage n'ait aucune aide financière pour vivre ?



[ ... ] Permettez-moi toutefois d'avoir un minimum de foi dans notre gouvernement, de croire que vous ne laissez pas tomber ceux qui aujourd'hui se placent comme l'avenir de ce beau pays qu'est la France. >>


 



6 juin 2014

Donne-moi du temps ...





J’implore ta pitié,
Donne-moi du temps.

Donne-moi quelques jours
Pour remettre des distances …

Donne-moi quelques semaines
Pour combler ce manque …

Donne-moi quelques mois
Pour ne plus souffrir …

Donne-moi quelques années
Pour essayer de t’oublier …

Et finalement, reviens-moi
Pour le meilleur et pour le pire,
Lorsqu’il ne restera plus rien

Qu’une poignée de souvenirs …


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26 mai 2014

Ce masque ...



Regarde-moi sourire, regarde-moi te raconter des bêtises.
Je suis heureuse – c’est ce que tu penses.
Tu crois que je me redresse toujours sous les coups du sort.
Tu crois que je ne peux pas être atteinte.
Tu crois que je suis un roc.



Mais tu sais, ce n’est qu’un masque. Une image de soi qu’on se donne et qu’on donne aux autres, pour cacher dans l’ombre ces choses qu’on ne veut ni admettre, ni montrer … Ce masque, il nous a pris des années de construction tellement on a travaillé dessus – dans l’espoir de ne plus jamais montrer qu’on a nous aussi nos faiblesses. On s’emmure sous ce masque, chaque jour de plus en plus. Jusqu’à ne faire plus qu’un avec lui …

Ce masque est même tellement consistant qu’il est parfait dans sa fonction. Trompe l’œil, personne ne découvre jamais ce qu’il y a en dessous – la tristesse, le chagrin, la douleur … Personne, pas même ces autres masques or qu’ils connaissent les techniques et les enjeux.


Ce masque …

Je donne le change en journée, mais la nuit tombée et ma solitude retrouvée, il s’effondre.
Et sous mes airs d’insouciante, il y a quelqu’un qui angoisse.
Et sous mes airs d’innocente, il y a quelqu’un de coupable.
Et sous mes airs d’euphorie,
il y a ce goût amer de l’animal social se retrouvant face à son désespoir … 



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21 mai 2014





« I am a millenial. Generation Y : born
 between the birth of AIDS and 9/11 – 
give or take. They call us the global
 generation, we are known for our 
entitlement and narcissism. Some say 
it’s because we’re the first generation 
where every kid gets a trophy just for 
showing up. Others think it’s because 
social media allows us to post when we 
fart or have a sandwich for all the world
 to see. But it seems our one defining 
trait is a numbness to the world. An 
indifference to suffering. I know I did 
anything I could to not feel : sex, drugs, 
booze. Just take away the pain. »


[ American Horror Story – The Coven ]

20 avr. 2014

Burn Out

                


Je suis étudiante en M2 des Métiers de l'Enseignement, de l'Education et de la Formation.
J’ai des examens et j’écris un mémoire – l’échéance est au mois de mai.
Je prépare le Concours de Recrutement de Professeurs des Ecoles.
J’ai les écrits dans 15 jours, exactement 15 jours.
Je réussis mes écrits, je passe mes oraux.
Je réussis mes oraux, j’ai ma classe.
Je suis contente.

Mais – et si jamais je rate mes écrits ?
Je ne passe pas mes oraux.
Je n’ai pas ma classe.

Qu’est-ce que je fais ?
Je recommence l’année prochaine.
Je cherche une autre direction professionnelle.


Autant d’incertitude ...
Et, finalement, je suis assise devant mon bureau – c’est foutu …



Je comprends le burn out des profs. Je ne suis pas encore une enseignante, mais je comprends mes (ex) futurs (ex) collègues. D’une formation difficile aux premières affres des salles des maîtres, je comprends. Je connais cette phrase, ce « Je ne sais pas » en réponse aux mille et unes questions de tourment : Est-ce que je suis vraiment destinée au métier d’enseignant, est-ce que c’est ce que j’ai envie de faire ? OUI ! Pourquoi est-ce que je doute, alors ? JE NE SAIS PAS. Ou plutôt, si, mais je n’arrive pas à choisir entre les maux qui m’assassinent doucement … J’en suis arrivée au moment d’indifférence émotionnelle. Je ne sais pas si ce que je fais en ce moment même est ce qu’on nomme une dépression, mais ça s’en rapproche – dangereusement. Suis-je triste ? Je ne sais pas. Suis-je lasse ? Peut-être. Suis-je fatiguée ? Ca, évidemment. Suis-je démotivée ? En outre, oui, sinon comment mettre des mots sur cette crise d’angoisse m’assaillant continuellement ? Au final, la question – aussi cruelle qu’elle soit – se pose : Est-ce moi ? Est-ce que je ne suis pas suffisamment forte, endurante, courageuse ? Suis-je une bonne à rien ?

C’est cette question – cruelle, assassine même – qui BLESSE. La peur de l’échec : scolaire, professionnel et, finalement, personnel. C’est ça. C’est ça, cette douleur écrasante dans nos esprits en surchauffe. La question n’est pas de nous remettre en question. A cette interrogation de notre réussite au concours – qui elle, est LA question qu’on se pose, futurs enseignant en formation – c’est la réponse donnée qui va engendrer le cercle vicieux des craintes et des doutes. Parce que, dans tout état de conscience, va se manifester cette peur de l’échec. Le stress est dominant : c’est un concours, c’est un enjeu essentiel de l’avenir que nous avons choisi. Et avec le stress vient l’angoisse, cette sensation frustrante de n’avoir aucun contrôle envers les échéances. C’est infernal ! C’est comme se retrouver emprisonné dans l’espace-temps : les journées défilent sans qu’on ne les voie passer sous nos yeux. Le temps – lui, la solution à toute chose – devient un ennemi vicieux et cette montre, cette satanée montre qu’on garde sous nos yeux, elle continue. Tic, tac, tic, tac … La charge de travail, énorme, devient encore plus gigantesque dans nos têtes. On se dit, finalement, que c’est humainement IMPOSSIBLE. Et c’est de ce mot, ce mot et aucun autre, que tout est parti … A la question de notre réussite au concours, la réponse est « Non, je n’y arriverai jamais. ».

Et comme c’est un cercle vicieux sans fin, cette réponse nous renvoie inlassablement aux questions qu’on se pose constamment. La remise en question est fracassante. C’est moi ? MAIS OUI, c’est évident, c’est moi. Je ne suis pas ci. Je ne suis pas ça. Forcément, c’est moi. Forcément, je suis une INCAPABLE. Je n’y arriverai jamais, ce n’est même pas nécessaire que je me casse le c** … Deux cas de figure se présentent :

On se secoue comme un naufragé secouerait un cocotier dans l’espoir de faire tomber des noix de coco pour s’abreuver et survivre. On arrive encore à se dire qu’on est courageux, qu’on est prêt à se battre encore et encore. On se replonge dans les révisions acharnées jour et nuit, sans souffler et avec le flegme des guerriers. On se serine des adages de réussites tibétains, japonais et chinois qu’on glane entre les pages de compléments circonstanciels ou les pages de résolution d’équations au point d’en faire une récitation chaque soir avant d’oser espérer deux ou trois heures d’un sommeil réconfortant. On nie notre existence même, il n’existe désormais qu’un cerveau et des données par milliers qu’on enregistre.
On se consume de l’intérieur comme une victime de combustion spontanée n’ayant pas senti la chaleur de l’échauffement de ses nerfs et de ses muscles. On est en crise. Les mâchoires se serrent, les dents s’entrechoquent, les mains elles-mêmes se meuvent dans des spasmes furtifs. Trembler est une nouvelle façon de s’exprimer … D’ailleurs, se raisonner est un rêve : notre esprit entier est en guerre avec lui-même et, une fois ses derniers sursauts de courage éteints, la ligne de notre électroencéphalogramme est inerte – comme le cadavre de nos connaissances. C’est ce qu’on nomme la saturation. Je ne suis rien, je ne sais rien. Tout le courage conservé s’est envolé. Toute la motivation entretenue a disparu. Toutes les connaissances qu’on avait sont dispersées au vent des nuits d’angoisse. Qui suis-je ? Que sais-je ? Où vais-je ? Le néant de l’indifférence.

J’ai souvent vu cette crise de nerfs accentuée, comme une épidémie de gastro, nous soumettre aux contraintes d’une santé détruite. Sous-alimentation, insomnie, migraine, … La lutte est tellement contraignante qu’on baisse les bras et qu’on se laisse aller en direction d’une funeste survie entre les vagues fracassantes de l’existence et des échéances qu’elle nous donne. L’envie a disparu : plaisirs, sexe et gourmandises sont des souvenirs que la paresse emporte. AMORPHE, voici ce que je suis. Voici ce que je resterai … Je ne suis qu’une paire de fesses dans un canapé !



De toute cette réflexion en découle au moins une chose importante : la recherche. Comment est-il ENVISAGEABLE d’en arriver au point de non-retour ? Cette descente aux enfers n’est pas naturelle. Il est interdit de mentionner la fragilité du psyché de l’Homme car au contraire, pour atteindre un burn out écrasant comme celui-ci, c’est que le psyché en question s’est donné au mieux de ses forces. Il a fait du 200% …

J’examine la chose d’une façon enfantine – je ne suis pas spécialisée en psychologie et encore moins dans le fonctionnement de notre cerveau, mais je vois ça comme ça. Le cerveau comporte deux zones distinctes : une zone de frustration et une zone de satisfaction. Lorsqu’on se lance ardument, corps et âme, dans un projet d’envergure – prépa, concours et compagnie – on créé une rupture de l’équilibre entre ces deux zones. Au commencement, malgré les contraintes évidentes des révisions, on tire encore suffisamment de satisfaction dans notre estime de nous même : je travaille dur et j’en suis contente. Mais, les jours passent et avec eux, notre motivation ébréchée sous la fatigue physique et intellectuelle … Les révisions deviennent une corvée dont on s’acquitte parfois avec mal : il n’y a plus aucune satisfaction persistant dans ce qu’on fait. La zone de frustration est sollicitée en permanence, au point qu’elle en reste constamment active et que la zone de satisfaction est éteinte. Omniprésente, cette frustration est dangereuse et est, sous réserve d’autres facteurs comme le stress et l’angoisse, une cause de dépression. Les spécialistes de cette question diront sans doute qu’il est élémentaire de réactiver la zone de satisfaction (pas en ces termes-ci, évidemment), mais seulement, ce n’est pas une tâche évidente. La zone de frustration bénéficie d’une force importante, telle que certains plaisirs traditionnels en perdent même la saveur qu’ils avaient auparavant. Retrouver des plaisirs dans ce cercle vicieux est en outre un exploit car quoi qu’on entreprenne, il faut que la satisfaction qu’on en retire soit suffisamment marquante pour évincer – au moins temporairement – la frustration constante à même de surgir aux moments les plus inattendus et souvent les moins opportuns. Il faudrait, en réalité, pouvoir mettre en quarantaine cette frustration afin de profiter des choses comme elles viennent et se satisfaire des petits riens comme un sourire d’un commerçant, un pain au chocolat, une cigarette, … C’est ce qui, naturellement, permet à l’Homme de survivre dans les contraintes d’un environnement coriace sous pression.

Mais rien n’est jamais aussi aisé que la mise en œuvre d’une théorie abstraite dont, même si on en connait les moindres détails, n’a rien de naturel. Encore moins lorsqu’il s’agit de mécanismes psychologiques, que l’Homme ne devrait pas pouvoir maîtriser comme il en a envie. Etre conscient des aspects psycho-neurologiques de l’être est essentiel, surtout dans la compréhension de soi, mais être en mesure de contrôler ces mêmes aspects, de les modifier en les structurant ou en les détruisant, est un jeu dangereux. Autant il est normal – et même nécessaire dira-t-on – que la routine monotone des jours soit corrompue, bouleversée, brisée, … autant ce n’est pas le propre de l’Homme d’en faire son déclin. Au contraire, ce sont aux facteurs extérieurs de s’en charger quand l’être pensant va, lui, chercher des solutions pour conserver cet équilibre entre frustration et satisfaction. Je sais que cette solution n’existe pas forcément dans votre tête, immédiatement, mais elle viendra avec la patience. Elle viendra et lorsqu’elle sera là, tout ira de mieux en mieux. Le cercle vicieux de l’enfer dépressif sera brisé, le sommeil reviendra, la sérénité s’installera, la joie renaîtra.



S’il est juste de mentionner qu’on est incompris – et c’est effectivement le cas, nos concurrents de concours (ou camarades, c’est selon) nous comprennent mais ils sont inefficaces pour espérer accroître votre satisfaction et les autres, ils ne comprennent pas qu’on subisse autant de stress et d’angoisse et nous disent clairement que c’est de notre faute. Ainsi, faisons un retour de CULPABILITE dont la formule de cause à effet est la suivante : j’ai choisi cette voie = je me suis mise dans le caca sans personne = je dois m’en sortir comme une grande (= seule). Mais connaissez-vous réellement des gens qui s’en sortent seuls ? Bien au contraire … Le soutien est un élément essentiel ! Cherchez la solution, mais n’oubliez pas de vous entourer de gens qui tiennent à vous et qui vous accompagnent dans votre démarche !

Dans mon cas, j’avoue que si je n’avais pas mes proches avec moi, ce serait un enfer avec des jets continuels de braise incandescente pour me brûler mes rétines rougeoyantes de larmes. C’est avec le soutien qu’on s’en sort – et encore plus lorsqu’on a un soutien inconditionnel, avec des amis qui vont même être présents au point de traverser toute la ville en tout instant pour me secouer comme un cocotier avant d’étaler toute la pommade réconfortante de leur amour et de leur confiance. Sans eux, je ne tiendrai pas la distance dans cette course contre-la-montre. MERCI à ceux qui se reconnaîtront dans ces quelques mots pour la patience dont ils font preuve avec mon sale caractère en ces moments difficiles. Je vous aime.






Le temps des lamentations est fini et, avec réticence, il est temps de s’y remettre : les révisions m’attendent. J’adresse encore un mot aux personnes qui, comme moi ou pour d’autres raisons, se retrouvent dans une situation similaire : ne vous laissez pas abattre. Il y a toujours un moyen de s’en sortir … même si ça prendra du temps ;)




(date originale de rédaction : 14 avril 2014)

31 mars 2014

Le Cauchemar d'une Future PE (ou la satire dans une fiction réaliste)



Repoussant son porte-documents, Camille soupira. AFE, ICM, … et toutes les autres abréviations lui brûlaient la rétine. Heureusement, elle avait un glossaire d’acronymes et un index de thématiques. A 23 heures 31, à J-3, elle avait encore le nez dans ses fiches alors que sa colocataire Sandra – en vacances depuis une semaine – faisait la tournée des bars avec ses camarades de promotion. Elle aurait aimé pouvoir être aussi insouciante mais non, elle préparait un concours et la première étape était « l’éthique et les responsabilités d’un fonctionnaire d’Etat, modèle exemplaire de notre société (…) ». Elle entendait encore Lucie réciter des bribes de cours d’AFE, qu’elle retenait malgré elle en étant plongée dans un autre cours.

Au final, elle se demandait encore quelles raisons faisaient qu’elle – Camille Duchamp, oratrice née et actrice – révisait pour des oraux. Le pire étant que, plus elle révisait et plus tout se mélangeait. L’acquisition de nationalité française se brouillait avec les conditions de résidence et de scolarisation, qui elles se brouillaient avec les actions gouvernementales pour la scolarisation des enfants de l’immigration, qui elles se brouillaient avec les dispositifs pédagogiques des enfants non-francophones, qui … Bref, vous avez compris le truc !

Avisant d’un air confus ses fiches bristol ainsi éparpillées dans le porte-documents béant, Camille songea qu’elle en avait fait suffisamment pour cette longue journée. Elle traîna son corps fatigué vers le canapé-lit qu’elle ne pris même pas la peine de défaire ou de couvrir et se laissa tomber contre les coussins moelleux. Sa tête avait à peine atteint le tissu qu’elle s’endormit d’un sommeil agité.


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Son téléphone sonna avant même le lever du jour … Tirée malgré elle des bras de Morphée et du confort de son canapé, elle décrocha, la voix pâteuse. Entendre Lucie de si bonne heure l’étonna plus qu’elle ne l’eût cru.

« C’est une catastrophe ! » cria-t-elle si fort que Camille dut éloigner le téléphone de son oreille, craignant pour ses tympans. « Une catastrophe … Un cauchemar … ». Lui laissant quelques minutes pour qu’elle s’apaise et lui raconte les raisons d’une pareille agitation, elle ouvrit sa fenêtre sur une belle journée d’été. Elle esquissa un sourire : rien de mal n’arrive jamais en été !

« Les oraux ont été avancés ! » cria encore Lucie, l’arrachant de son agréable rêverie. Camille hurla à son tour dans le téléphone, sans reprendre son souffle. « Quoi ?! Mais c’est le drame, dis-moi que je rêve ! Avancés, mais quand ? Pourquoi ? Et comment ? Qui est au courant ?! ». De toute la cacophonie qui s’en suivit, elle comprit uniquement ceci : « jury … en avance … vacances … pas prête … misère … cet après-midi … rectorat … pas prête … catastrophe … catastrophe … jamais … »

Jetant un coup d’œil succinct à sa montre, elle jura. Le téléphone vola à travers la chambre, l’eau de la douche s’alluma, une porte claqua. Sous la pression, Camille était d’une efficacité légendaire – mais elle détestait se presser comme ça. Faisant fi des apparences, elle sauta hors de l’eau pour emmêler ses cheveux bruns dans un chignon négligé et passer son tailleur gris : une classe sans classe, observa-t-elle en rassemblant ses affaires.


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En deux heures, elle avait atteint les bureaux du rectorat où elle devait passer deux oraux consécutifs avec M. Poyet – une légende de l’enseignement. Les bouchons avaient été facilement dépassés avec les routes de campagne et elle s’était arrêté pour un dernier café sur l’aire d’autoroute en relisant ses fiches. Elle en arriva sereine et détendue.

« Numéro ? » couina la secrétaire aigrie de l’entrée.
« 911 806 36 33. » Camille récita ce numéro comme rien, il fallait dire qu’elle s’en souvenait encore des écrits. Mais si elle l’avait appris, c’était surtout parce que cette année était la bonne. Elle le sentait. Guillerette, elle souhaita une bonne journée aux dignitaires qu’elle croisa dans le hall et à la femme de ménage – pardon, technicienne de surface – qui vidait les ordures.

Lorsque le fameux M. Poyet appela son numéro, elle entra dans la salle en souriant. Puis … se ravisa. Les membres du jury avaient une expression dramatique, sérieuse. Mieux valait-il être comme eux ! On lui désigna la chaise au milieu de cette immense salle, il n’y avait aucun autre arrangement. Ni bureau, ni fournitures. Etrange … Elle s’assit et un flash de lumière l’aveugla. Les questions se mirent à fuser comme les tirs d’une mitraillette, sans qu’elle ne les comprenne.

« Nationalité … Autorisation … Sortie sans nuitée … Refus … Convaincre … Principes de l’œuvre scolaire … Contribution … Argumentation ? ». La réelle question était : « Sans qu’on y évoque sa nationalité, un enfant d’origine algérienne n’a pas l’autorisation de ses parents pour se joindre à une sortie sans nuitée organisée dans votre programmation. Devant ce refus, vous tentez de convaincre les parents. Quels principes de l’œuvre scolaire mettriez-vous à contribution de votre argumentation ? ». Mais ça, Camille ne l'apprit que la semaine suivante.

Un ange passa. La gorge de Camille était serrée au point qu’aucun son ne sortait et elle se débattit furieusement avec ses cordes vocales, n’émettant que de temps à autre un feulement rauque comme un chat qu’on aurait énervé. Elle voulut crier et demander de l’aide, mais elle ne contrôlait plus rien.

« Vous êtes nulle, Mademoiselle Duchamp, nulle. Recalée ! Et puis cette tenue, ô Seigneur … » persifla M. Poyet, dont le crâne était maintenant recouvert d’une grotesque perruque de juriste poussiéreuse. Il ne lui aurait manqué qu’un marteau.

Honteuse, Camille baissa les yeux en ravalant ses larmes. Oh non ! Elle était partie en chaussons !


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La Voleuse




« Voleuse ! »
Tu t’es enfuie dans les nuits sombres et tortueuses de mon existence, emportant avec toi ce que j’avais de plus précieux.

Mon cœur ô combien de fois émietté ne bat qu’au rythme du tien. Ma volonté ô combien de fois ébréchée ne vit qu’au travers de la tienne. Je ne suis qu’une ombre de plus à parcourir ce chemin que tu traces dans la vie, muette et silencieuse dans ton dos.

Ma raison ô combien de fois étouffée n’écoute que la tienne. Ma conscience ô combien de fois culpabilisée ne s’apaise qu’avec la tienne. Je ne suis qu’une ombre de plus à parcourir ce chemin que tu traces dans la vie, muette et silencieuse dans ton dos.


Et dès que je pense à toi, mon corps ne m’appartient plus. Je ne suis plus saine d’esprit ! Tu me rends folle et mes bras se tendent vers toi, ma douce, dans l’attente d’une mort divine. Ce repos qui viendra lorsque toi, ma voleuse d’âme, tu auras compris qu’il ne te reste rien de plus à prendre que ce dernier souffle d’existence que je t’adresse.


10 mars 2014

Heaven or Hell (where the Losses of Humanity stand ...)



Wake up ...
To a darkness so dark, there's no shade of sun.
To a coldness so cold, there's no shade of warm.
To an emptiness so empty, there's nothing here.

Nothing, but the torment of men.
Seven sins so human ...


Selfishness & success
SUPERBIA

Sex & perversion
LUXURIA

Money & goods
AVARITIA

Desire & jealousy
INVIDIA

Hatred & revenge
IRA

Chill & sleep
ACEDIA

Buffet & appetite
GULA



And no prayers.
And no sacrifices.
And no redemptions.
Because there's no faith no more.

Once you're there, you'll never escape.
Once you're there, you'll always roam.
Once you're there, they'll forever mock you.

They ?
Great Kings of the Seven Sins,
Great Lords of the Seven Vices,
The lustrous Gods of Hell.
They - who brought you misery.
They - who brought you sorrow.
They - who brought you suffering.
While you followed the orders of the corrupted,
Nurturing your unconsciousness of EVIL.



Beware, weak subjects !
Don't entertain the darkness' essence
In your faithful spirits.
Don't speak the evil's psalms
In your faithful mouths.

Stay true to the Higher Grace,
His son - the Christ
And the devoted Virgin Mary.
For every GOOD exists,
If only one can afford to see it !


Courtesy of Marcus Allen Steele