Ils m'appellent un don juan, un coureur de jupons au féminin.
Mais ils ne voient pas, derrière les frasques, derrière les éclats de rire, le coeur en moi qui se déchire. Ils ne voient pas la course au désir charnel comme l'issue, non pour eux c'est la cause. Alors que je ne cherche que la tendresse dans ce monde à la violence inouïe, que je ne cherche que l'amour dans un univers de haine.
Mais ce n'est pas un jeu et ces jupons n'ont guère plus la couleur des passions endormies. Ils ne sont que l'amas de lambeaux d'une vie fragile, où les coeurs se meurent et les sentiments s'étouffent. Tout n'est qu'être, paraître, faux semblants dans un monde réel - l'issue pour moi est virtuelle.
Ce qui me sauve causera ma perte, car l'amour des autres est aussi la faiblesse de l'Homme. Humanité prête au combat, la rage au ventre et des maux dans la tête, je viens arracher l'amour ... A ceux qui n'en donnent pas, jamais, pour le rendre à ceux qui en ont besoin.
Robin des Bois des sentiments, je suis une renarde rusée qui joue à coup de manipulation. Le chantage affectif fait de moi victime et fait de moi bourreau, j'ai su m'en faire une arme. Mais je n'ai pas l'armure et c'est ce qui me brise, me faire du tort à moi-même en sauvant des coeurs. Les sauver et les briser mais se libérer et y donner un nouvel envol. Est-ce cruauté ou compassion, que d'asséner le coup décisif qui change une vie ?
Je ne sais pas si c'est moi qui grandis, ou le cynisme qui vient m'asséner sa maturité. Mais j'ai compris que la vie est faite de claques, qu'on peut encaisser sans jamais se débattre. Un jour ça s'arrête, mais on s'effondre. Faut-il être à genoux ou parer les coups ? Etre la victime, être un résistant ? Et c'est ce sentiment qui nous brûle qui se fait notre carburant, comme il se joue de nous il se joue de vous.
Don Juan, combat à la vie
Rendre l'amour à ceux qui l'ont perdu.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire