L'âge est un chiffre.
J'ai 24 ans, mais c'est comme si j'en avais 240.
J'ai 24 ans, l'âge de l'indécision.
J'ai 240 ans, l'âge de toute détermination.
Je sais ce que je veux, mais je ne sais pas.
Je sais qui je suis, mais je ne sais pas.
Je connais ma route, ce chemin tout droit dessiné : une femme, un amant, des enfants, une maison, un chien, un chat, un divorce.
Mais je ne veux pas de cette route, sortie tout droit d'un moule.
Ce n'est pas moi, mais c'est moi en même temps.
Ce paradoxe, de faire le caméléon sur cette chemise bariolée qu'est la vie.
Je suis un saumon, la vie à contre-courant.
Mais la fatigue me berne à me laisser porter comme une truite.
Je rêve de grandes choses, des idéaux.
Mais c'est toujours moins douloureux d'adopter la simplicité.
La nuit, je vois les espaces vastes des plaines africaines endormies.
Les contrées enneigées de l'Alaska, la tundra sibérienne qui s'étale vers l'horizon.
La mer et l'océan, tendres, et les tempêtes qui font son agitation.
Ces images merveilleuses qui m'échappent au réveil, ne laissant que le cri d'impuissance des âmes torturées parcourant la vie.
Ces âmes auxquelles je ressemble tellement que je crois être comme elles,
Alors que je suis tout sauf le sosie de ces vagabonds de l'infortune.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire