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C'est mon antre et mon havre de paix où j'expose librement les sentiments qui m'animent et mes vagues de créativité.


Afin de faciliter des lectures parfois désordonnées, je vous invite à utiliser cette liste d'articles à votre droite. Ils sont au moins dans l'ordre chronologique ici, contrairement à la mise en page sommaire du blog (restreinte par l'utilisation de Blogger ...).

Les commentaires sont naturellement attendus, n'ayez pas peur de moi ;)


Bonne lecture !

27 sept. 2013

Vos prétextes ...





Chef, quelles sont vos preuves ?


Vous parlez de nos torts et de nos travers sans nous connaître et sans nous voir à l'oeuvre, en croyant les "on dit" de ces clients-rois mécontents, sempiternels râleurs et éternels insatisfaits.


Mais chef, quelles sont vos preuves ?



Vous me reprochez - à moi, toujours loyale, toujours dévouée et toujours à mon poste en 4 ans - d'être impolie ?

>> Bonjour, madame. <<
>> Merci. <<
>> Voici votre monnaie. <<
>> Voici votre billet. <<
>> Au revoir, madame. <<
>> Bonne journée. <<



De quel droit osez-vous seulement remettre en doute mes rudiments de politesse alors que le client-roi arrive avec ses gros sabots, nous jette sa monnaie dans les mains comme on ferait à un SDF et nous crache au visage ? Vous, si autoritaire dans votre office, venez un instant derrière le nôtre pour encaisser non pas la monnaie mais les gros mots des petiots du coin, aussi vulgaires que l'exemple même du grand frère - ce crétin qui se croit au dessus de tout, agressif et violent avec le monde entier ...


Vous lui reprochez - à elle, toujours souriante, toujours chaleureuse et toujours à son poste cette année - d'être impolie ? De quel droit osez-vous seulement remettre en doute sa sympathie alors que le client-roi arrive avec ses gros sabots, nous montre qu'il enfreint les règles car il s'en fiche et nous envoie promener ? Vous, si autoritaire dans votre office, venez un instant derrière le nôtre pour encaisser non pas le respect mais les reproches des pseudo-rebelles du coin, aussi anarchistes que l'exemple même du soixante-huitard - ce crétin qui se croit au dessus de tout, casseur et diffamateur avec le monde entier ... 


Mais c'est certain que l'ombre de vos bureaux vous empoisonne l'existence, lorsque nous - travailleurs francs - cuisons dans la canicule de ces chaudes journées d'été. Vous vous plaignez d'avoir des frissons avec cette clim' qui tourne sans interruption ? Nous nous plaignons d'avoir des insolations avec cette chaleur qui souffle sans interruption. Chacun son métier et chacun dans son bureau, chacun ses avantages et chacun ses inconvénients. Mais ne venez pas nous dire comment remplir ce rôle que vous n'avez jamais eu, comme nous ne vous disons jamais ce que vous faites de travers lorsque tout le monde pourtant le sait ... 


Dis, c'est comment d'être une grande personne ?




>> Être une "grande personne" c'est cool. Elle a une grande maison avec un jardin et une piscine. Elle a une chouette auto et parfois même une moto. Elle a des vêtements classes et des chaussures cirées, avec des sacs à main en cuir quand la "grande personne" c'est une femme. Elle est toujours coiffée et elle toujours en train de sourire, elle n'est jamais fâchée ou triste. Elle [ ... ]



>> WOW ! Stop, gamin. Qu'est-ce que tu me racontes ?
>> Moi, j'ai dit que je veux être une "grande personne" ... parce que c'est chouette.

>> Si tu le dis.
>> Ben, t'es pas d'accord ?



>> Ohf, tu sais c'que moi j'en dis, petit ... On te dit que grandir c'est cool, que tu pourras faire ce que tu veux et que tu seras heureux. Mais la vérité, c'est que grandir c'est nul. C'qu'ils n'ont pas dit, les grands, c'est que tu rentres dans une putain d'existence à la con, où t'es obligé d'te défoncer comme un esclave pour avoir de quoi te payer d'la bouffe et une piaule. Tu trimes comme un con pour des connards qui n'en ont rien à foutre de toi et si t'as pas d'couilles, t'avances pas. Faut en avoir dans l'slip, pour qu'ils t'écoutent et que tu deviennes quelqu'un. Si t'en as pas, t'es foutu. 










Lorsqu'on était des petits en couche-culotte, on croyait que c'était chouette d'être comme nos parents : des grands, qui ne font que ce qu'ils veulent. Puis on a grandi et en grandissant on s'est rendu compte qu'on ne voulait pas être comme nos parents, non, parce qu'ils sont vieux et qu'ils sont chiants - ce qu'on voulait, en fait, c'est être une "grande personne" tout court ... Faire ce qu'on a envie, sans qu'on nous casse les oreilles.


Mais ça, on ignorait que ça avait un prix et qu'on aurait de toute façon à payer quoi qu'on fasse. Les sacrifices, les restrictions, les interdictions, ... Ce n'était pas ce qu'on imaginait. En fait, on n'imaginait que la félicité d'une existence riche et organisée sans prendre une minute pour observer ce qu'il y avait au revers de cette médaille d'or : des jours d'acharnement avec l'administration mal foutue, des semaines de combat avec les agences immobilières avares, des mois de torture avec une entreprise ingrate. Des années dans une m*rde qu'on imaginait pas, une m*rde tellement grosse qu'on se noie à force de patauger en essayant de s'en sortir avec le moins de cicatrices.


Etre une grande personne, c'est se mettre à la merci d'une lutte sans merci. Marche ou crève ... On entendra souvent qu'on a toujours le choix, mais c'est faux. Le choix est ce genre d'illusion qu'on nous donne afin de garder en nous cette lueur d'espoir qui fait qu'on continue encore et encore de croire dans un système corrompu qui s'écroule dans nos courses contre la montre. Car actuellement, il y a deux choses prédominantes dans cette existence : le sexe et l'argent. Mettez les dans le même sac, et vous obtiendrez le POUVOIR. Mais est-ce qu'on n'en a pas marre d'un régime de cons qui foutent des milliers de gens face au mur pour des histoires saugrenues de jambes en l'air et des millions de dépenses injustifiées dans les cartels du crime, des armes et de la drogue ?


Grandir ... Etre une "grande personne" ? C'est se rendre compte qu'on vit dans un monde qui ne tourne pas rond ! C'est ça, c'est ouvrir les yeux sur la réalité qui nous entoure et comprendre qu'elle n'était pas du tout celle qu'on nous a montré lorsqu'on était gosse. C'est les désillusions choquantes, les cauchemars ignobles, les engrenages grinçants d'une machine infecte qu'on essaye de changer comme on peut. Et pourtant, grandir c'est aussi être en mesure de changer les choses - c'est pour ça qu'on essaye, encore et malgré tout, de s'en sortir dans une existence qui nous oppresse afin de faire vivre nos rêves de mômes. Envers et contre tout, contre la hiérarchie, contre la loi du plus fort, contre ceux qui nous mettent des bâtons dans les roues. C'est ça, la beauté d'être une grande personne : se battre dans une lutte acharnée et sortir droit et fier de nos combats, en respectant nos convictions sans jamais s'abaisser aux attentes de ceux en qui on ne croit plus.



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