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Bienvenue sur ce blog.

C'est mon antre et mon havre de paix où j'expose librement les sentiments qui m'animent et mes vagues de créativité.


Afin de faciliter des lectures parfois désordonnées, je vous invite à utiliser cette liste d'articles à votre droite. Ils sont au moins dans l'ordre chronologique ici, contrairement à la mise en page sommaire du blog (restreinte par l'utilisation de Blogger ...).

Les commentaires sont naturellement attendus, n'ayez pas peur de moi ;)


Bonne lecture !

20 oct. 2013

Les Carnets de l'Injustice #1




Lettre ouverte à mes amies, les administrations ...
(16 octobre 2013)



Note : Clash / Trash - âmes pacifistes ou membres d'une administration française / italienne s'abstenir ... Ce que je dépeins dans ce texte est évidemment une image exagérée et elle n'est pas sérieuse, je n'accepterai donc aucune menace en retour car vous avez été mis au courant des teneurs de ce texte. Merci aux administrations de me donner de quoi écrire et aux quelques personnes dévouées qui y sont coincées de faire ce que vous pouvez dans ce système qui s'écroule.




Par où vais-je pouvoir commencer ?
Vos horaires à la con qui n'arrangent personne
Ou vos services a minima qui emmerdent tout le monde ?

Et si, pour faire court, je disais qu'en fait, c'est votre boulot :
Foutre les gens dans la merde.

Prétendre les aider aux yeux du monde pour mieux vous gausser derrière vos gobelets lors des pauses café interminables,
alors qu'en réalité vous écoutez et croisez les doigts en promettant de trouver des solutions minables.
Des solutions qui ne viennent pas ...
Car elles n'existent pas !
MASCARADE


Je ne compte plus ces heures perdues : dans des salles d'attente bruyantes et bondées,
au téléphone avec une musique qui tape sur le système au bout du troisième couplet.
Ces heures perdues que je ne rattraperai jamais dans cette lutte acharnée,
même qu'elles ne me seront jamais dédommagées.
Le temps passé en ligne à chercher des infos que vous rechignez à donner
et le temps passer dans les papiers à remplir des infos que vous oubliez de regarder.
Toutes ces heures sacrifiées pour un rien ...
dans l'espoir de tomber sur un bon samaritain.


STOP !
S'il y en a un, qu'on me le présente.
J'en ai assez de vous attendre, de vous entendre dire :
"Ah mais on ne peut rien faire pour vous, votre cas n'est pas une situation précaire.". 
Ce que vous oubliez toujours de dire ensuite c'est :
"Ah mais par contre, on va faire de votre vie un enfer ...".

Qu'est-ce que vous faites des gens qui font six gamins pour toucher des allocs ?
Avant d'les dépenser dans la drogue, l'alcool et une cartouche de clopes.
Et qu'est-ce que vous faites de nos notables qui sortent du pognon d'on ne sait où ?
Sans doute une nouvelle arnaque pour des types de mauvais goût.

Les gens du milieu ?
La classe moyenne de Marx et ces autres connards de socio-économistes ?
Qu'est-ce que c'est ? Ah vous n'en savez rien ?
Venez, je vous mets sur la piste !

Le français moyen est un pigeon,
Le gagne-pain des salopes de l'administration.
Trop riche pour avoir droit à des bénéfices,
Trop pauvre pour pouvoir bouffer des gambas et des écrevisses.
C'est lui qu'on laisse crever la gueule ouverte ...
Oh oui, y'a de quoi devenir verte !

Mais je ne vais pas me plaindre de notre statut de pauvres cons,
Ce n'est pas à moi de nous défendre ...
Nous sommes des MILLIONS !


19 oct. 2013

A l'Ancienne



Note : De temps en temps, il m'arrive de faire un tour dans mes anciens brouillons et mes anciennes archives - elles regorgent de ces textes à l'ancienne, premiers mots de l'auteure que je suis ou oeuvres perdues et inachevées qui ne verront jamais le jour autrement qu'au travers de recueil comme celui-ci. Appréciez la poésie, mes amis, et partagez le pouvoir des mots.




For years I thought I knew the path I have chosen,
but I'm getting lost and I can't find the way back home.
I am yet too far from where I belonged
and yet not close enough to where I'm supposed to be.

[ The Path - Sept. 2012 ]


 ***


Il est de ces matinées paisibles où un sourire saura illuminer votre journée. Celui d'un autre étudiant qui a le même sac à dos et que vous croisez dans le bus, celui de la boulangère qui aime son métier et qui aime plaisanter avec ses clients, celui du barman d'un café du coin où vous allez boire un jus d'orange en attendant que se dissipent les brumes d'une journée bien remplie et d'une nuit courte. Il est de ces matinées paisibles où le sommeil vous rendra tendre et amicale, où vous aurez envie de sourire aux passants dans la rue, saluer les commerçants du quartier et aider les autres à leurs tâches. Comme cet ouvrier du bâtiment à qui vous avez ramassé un tournevis et qui vous a lancé un sourire éclatant de gratitude en retour, comme cette vieille dame encombrée de courses à qui vous avez tenu la porte et qui vous a payé un pain au chocolat en remerciement.
Oui, il est de ces matinées paisibles qui annoncent une bonne journée.

[ Ces matinées paisibles - Sept. 2012 ]


***


Ne vous êtes vous jamais demandé si vous avez fait le bon choix en décidant de devenir une bonne personne ? Ou si en étant une bonne personne vous pouviez changer le monde, avoir un impact sur lui ? Si ce n’est pas le cas, vous y réfléchirez bientôt. Mais dès lors, sachez que tout aura une importance. Le moindre geste, le moindre mot, la moindre pensée ; il en faut peu pour changer le monde. Il en faut peu aussi pour changer une vie. Est-ce que les gens changent en trois ans de lycée ? Ou en trois ans d’université ? Alors ils peuvent aussi changer en une heure. Il suffit même parfois d’une simple minute pour bouleverser une  vie, votre vie, au moment où vous vous y attendez le moins. En un éclair de lucidité inconsciente, vous ouvrez les yeux ; et vous réalisez. Laissez votre vie défiler devant vous, réfléchissez un peu à vos actes passés, présents et futurs.

Croyez-vous toujours pouvoir dire que vos choix n’ont pas d’importance maintenant ?


[ Make a Change - Juillet 2009 ]


***


Dis-moi que tout va bien lorsque ton sourire se fond dans la masse amère de grimaces.
Dis-moi que tout va bien lorsque ton regard se perd loin de ce que tu vois.
Dis-moi que tout va bien lorsque ta déception fait rage au fond de toi et que tu la caches encore.
Dis-moi que tout va bien lorsque ces mots que tu m’adresses ne viennent plus à moi.
Dis-moi que tout va bien, mais je ne te croirai(s) pas.

[ Dis-moi - Juillet 2009 ]


***


Alors que je me frayais un passage parmi les buissons broussailleux de la forêt, je sentais cette âcre odeur d'humus mouillé m'emplir, mais pas aussi fortement que le parfum animal de ces prédateurs aux canines aiguisées. Leurs piétinements silencieux me parvenaient aussi distinctement que si je courais avec eux à ma propre poursuite, mes muscles sans doute me tiraillaient-ils aussi abruptement qu'une quelconque proie que nous aurions pu choisir comme une meute. Seulement, je ne suis pas louve, encore moins animale, mais humaine ; et je ne suis pas une prédatrice, mais une proie seule et égarée dans une vaste populations de sapins et autres conifères aux effluves musquées, seule parmi les ombres noires des cauchemars d'enfants.

[ Prédateurs - Octobre 2010 ]


***


At world's end,
Where the lights disappear,
There's someone thinking of you.

At world's end,
Where the night lives,
There's someone thinking of you.

And if your mind goes dark,
Remember the world's end,
My promise,
There's always someone
Thinking of you.

[ At World's End - Mars 2009 ]


***


Une fille belle n’est pas :
Un mannequin filiforme,
Une poupée Barbie blonde,
Une gymnaste maigrichonne,
Et toutes ces filles élancées qui font tourner la tête.
Une fille belle :
A quelques rondeurs,
A un nez pointu, carré,
A des tâches de rousseurs,
Et tous ces petits défauts qui font leur charme.

[ Une fille belle - Mars 2009 ]


***


My heart belongs to you.
Turn it to pieces,
Go break it, please.
Because I can't stand
Loving you
When you're with him.
Loving you
When you don't know.
Loving you ...
Loving you
When it's all wrong !

[ Loving You - Juillet 2010 ]


***


Tonight,
Gimme love.

Tonight,
Gimme faith.

But take it all back,
Tomorrow ...

[ Tonight - Juillet 2010 ]

Ce moment ...



[ Bastille - Pompeii ]


Ce moment ...
La donne a changé.
Lorsqu'il subsiste de l'espoir ... 
C'est qu'il y a au loin,
dans un halo éclatant de lumière,
une porte de sortie vers des jours meilleurs. 
Et il ne tient qu'à nous de suivre la voie vers cette sortie.

>> On ne vit qu'une fois
[ M.N. - 2013 ]




14 oct. 2013

Nos errances ...



Note : Il s'agit d'un récit de fiction.




     Je remonte le col de mon espèce de cape noire et rouge, ébouriffe mes cheveux châtains en bataille et enfile mes Doc Marteens usées sans me presser davantage. Je sais qu'il ne se réveillera pas avant mon départ : sa respiration profonde empeste l'alcool, une traînée de cocaïne décore ses narines étroites. Il ? Je n'en sais rien. Un Homme, un animal, une bête déchaînée rencontrée dans les méandres d'une soirée débauchée. Je n'ai pas envie de savoir en fait. Je me fiche éperdument de son prénom, de ses sentiments. Tout ce que je voulais de lui, je l'ai eu. La porte de son appartement miteux se ferme en silence alors que je disparais de son existence – éternellement.

     Dans la cité des démons, les rayons du jour essayent de percer entre les épais nuages d'une nuit dans le brouillard. Comme en décembre, lorsque la neige endort ces rues crasseuses et qu'il ne fait jamais réellement jour … Les oiseaux, je ne les entends pas. Il n'y a au loin que le bruit sinistre des industries de mécanique, claquements sourds et grincements stridents dans les usines. L'air empeste la luxure, la gourmandise, l'envie. Cette odeur envahit mes narines, elle me dégoûte. Je tousse. Je crache. Je vomis.

     J'allume une cigarette alors que j'erre sans but dans ces rues désertes. Je recrache la fumée d'un air absent, je ne regarde pas où je vais. J'essaie de penser et c'est comme si mes songes n'existaient plus. Il ne me reste plus rien. Je n'arrive plus à connecter entre elles ces choses qui causent ma perte. Il y a longtemps que cette existence ne fait plus sens à mes yeux. Je tire une latte, je souffle la fumée. Je suis une coquille vide. C'est tout.

     Je jette ma cigarette dans une bouche d'égout au passage. J'en rallume une autre. C'était la seule qu'il me restait encore. Quelle connerie ! Je redresse la tête et regarde devant moi : il n'y a rien qu'une rue déserte, des voitures aux carrosseries rouillées, des portes et des volets aux peintures ternes et écaillées. Rien n'est ouvert. Je soupire. Je vais rendre l'âme sans nicotine. J'enchaîne ces rues abjectes en cherchant mon salut. Y a-t-il un havre de paix dans ce monde ?

     Au détour d'un nouveau carrefour que je joue à pile ou face, il y a un minuscule coin de verdure : une pelouse inexistante, deux arbres mal en point, des buissons sauvages, une monture en métal dégueulasse – jadis un banc. Je m'y rends sans foi, ni conviction. De préférence en traînant des pieds contre le chemin en gravillons gris comme la pierre. J'aime le raclement discret de mes semelles contre le sol, ce frottement de solitude me colle des frissons. Il me fait me sentir en possession de mes moyens alors que tout s'écroule. Lorsque j'arrive à ma destination, je soupire. En fait, cet espace n'a rien à envier aux autres : commun, ordinaire, ennuyant.

     Un parfum d'angoisse embaume doucement l'air échauffé autour de moi. Je l'aurais senti entre mille. Il y a une autre âme esseulée ici, dans les parages. Aussi indifférente et détachée de cette existence que je le suis. Je l'aperçois au loin, frêle femme-enfant assise contre les barres de métal. Mes yeux curieux s'accrochent à elle. Ils ne la quittent plus. Elle regarde ailleurs, au loin, comme si elle était autre part ou dans un autre monde, peut-être. A-t-elle aussi été la victime de ces nuits décadentes ? En attestent ses Converses déchirées. Ses résilles trouées. Ses manches élimées. Ses couleurs délavées. Elle transpire la peur de ces escapades nocturnes terrifiantes. Celle qui vient envahir des pensées embrumées dans une instance de lendemains difficiles. Celle qui vient écraser des espoirs vains dans une instance de lendemains meilleurs.

     Sa chevelure colorée, rouge rosée, retombe sur ses épaules dénudées. Elle y passe la main. Elle m'aperçoit et tourne la tête dans ma direction. Je n'ose pas sourire. Elle ne sourit pas non plus. Ses yeux clairs me fixent avec une intensité monstrueuse. J'avance vers elle, machinalement, jusqu'à me trouver dans son champ de vision. Elle détourne ses yeux, avant que j'y vois ses larmes. Mais rien ne m'échappe. Je connais ce sentiment. Cette fatalité. Elle est un miroir de mon passé.

     Mes bras viennent trouver ses épaules. Ils l'encerclent dans une étreinte neutre. Elle pleure. Je reste comme je suis, plantée devant elle, en tenant son corps contre le mien. Ses bras s'agrippent à ma taille. Je sens ses larmes contre ma peau. J'en frissonne. Mes lèvres sèches viennent se nicher dans ses cheveux. Elle sent le tabac, la vanille, la menthe. J'aime cette odeur étrange. Je dépose un baiser sur le haut de son front. Réflexe. Réconfort. Elle se redresse et me regarde en fronçant les sourcils. Je hausse un des miens. Ma grimace lui tire un sourire. Elle ferme les yeux et revient caler sa joue contre mon épaule. En silence.

     Nous restons ainsi un temps. Une éternité. Je revis au travers des battements distincts de son coeur ces choses que j'avais voulu oublier dans l'alcool, la drogue, le sexe. Tout me revient. Les pensées m'étouffent. Les souvenirs me poignardent. Les cicatrices me brûlent. Une larme s'échappe malgré elle et roule contre ma joue creusée. Elle tombe. S'écrase contre la tempe de l'inconnue. Elle se redresse, me regarde. Je détourne les yeux, mais elle saisit mon menton entre ses doigts et elle me force à lui faire face. Que voit-elle en moi ? Elle, le miroir de mon passé, n'est en moi qu'un reflet d'elle-même dans le futur … La projection d'une âme perdue, égarée. Elle est ce que j'ai été. Ce que je suis encore, dans les profondeurs de mon être. Je ne m'en suis pas sortie. Elle ne s'en sortira pas. Nous savons que nous sommes vouées aux errances de l'âme, de l'esprit, du corps.

     Au loin, une effusion stridente nous rappelle à cette existence que nous fuyons. Carnaval. Fête de nos démons. Un sourire se dessine dans ses yeux et elle laisse sa main glisser contre ma joue avant d'attraper dans son étreinte mes doigts engourdis. Je rends son étreinte, hésitante. Une lueur de malice traverse son expression. Elle sourit encore. Elle m'entraîne dans sa course folle, entre les manifestants et entre les forces de l'ordre. Nous courrons longtemps. Dans les rues. Entre les voitures. Entre les arbres. Entre les gens. Dans les champs. Ailleurs et nulle part en même temps.

     Nous courrons longtemps … Avant de tomber contre le confort d'un matelas de couvertures et de coussins. Perdues dans la découverte de nos corps meurtris. Perdues dans l'exploration de nos âmes assassinées. Nous respirons au même rythme, emprisonnées dans cette spirale infernale des sens. Incapables d'attendre encore. Ses mains ont la douceur du velours sur ma peau, mais ses yeux me transpercent dans la contemplation de mon être. C'est comme si elle voyait au travers de moi, droit dans mon esprit et mes pensées. Je lis dans ses yeux ce que j'ai toujours attendu de ressentir en moi : la satisfaction. Satisfaction de vivre. Satisfaction de ressentir et satisfaction de faire ressentir … C'est un bonheur de sentir ces vagues de chaleur qui font battre mon coeur et qui font tourbillonner mes pensées.

     C'est intense. Explosif, comme une bombe à retardement. Je prie que ça ne s'arrête jamais. Jamais ! Même s'il nous faut nous autodétruire dans un monde qui ne nous correspondra peut-être pas. Nous détruire mutuellement. Parce que je sais nous ne saurons jamais nous sauver l'une et l'autre de ce funeste destin auquel nous nous sommes condamnées. Sera-t-elle la libération de mon passé ? Serais-je le sacrifice de son futur ? L'une de nous y perdra ce qu'elle est, ce qu'elle a de plus cher … Sa fierté, son honneur et son intégrité. C'est un jeu d'escalade, sans filet. Tombera celle qui ne s'accrochera pas suffisamment à l'autre, à ses espoirs. Tombera celle qui ne se nourrira pas du fruit majestueux de cette relation. Mais je sais qu'elle n'aura pas les épaules pour me rattraper si je lâche ma prise. Moi non plus. Je ne les ai jamais eu, sauf en supportant les fardeaux de l'univers que je m'imposais lorsque je croyais être maîtresse de mes actes. Une connerie. Il faut se sauver soi-même avant d'essayer de sauver les autres, mais ma survie m'importe si peu …

     Je serais son sacrifice pour qu'elle vive. Le choix, cette fois, est le mien. Mais dans les vapeurs de cette nuit artificielle, rien n'importe plus. Il n'y a que la décadence de nos actes. Nos gorgées alcoolisées. Nos souffles nicotinisés. Et cette poudre, fine et blanche, qui virevolte autour de nous. Nous rions comme si rien ne pouvait plus nous atteindre. L'espace de cet instant, nous sommes invincibles. L'espace de cet instant, nous sommes heureuses. Mais nos errances prendront-elles fin, un jour ?



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27 sept. 2013

Vos prétextes ...





Chef, quelles sont vos preuves ?


Vous parlez de nos torts et de nos travers sans nous connaître et sans nous voir à l'oeuvre, en croyant les "on dit" de ces clients-rois mécontents, sempiternels râleurs et éternels insatisfaits.


Mais chef, quelles sont vos preuves ?



Vous me reprochez - à moi, toujours loyale, toujours dévouée et toujours à mon poste en 4 ans - d'être impolie ?

>> Bonjour, madame. <<
>> Merci. <<
>> Voici votre monnaie. <<
>> Voici votre billet. <<
>> Au revoir, madame. <<
>> Bonne journée. <<



De quel droit osez-vous seulement remettre en doute mes rudiments de politesse alors que le client-roi arrive avec ses gros sabots, nous jette sa monnaie dans les mains comme on ferait à un SDF et nous crache au visage ? Vous, si autoritaire dans votre office, venez un instant derrière le nôtre pour encaisser non pas la monnaie mais les gros mots des petiots du coin, aussi vulgaires que l'exemple même du grand frère - ce crétin qui se croit au dessus de tout, agressif et violent avec le monde entier ...


Vous lui reprochez - à elle, toujours souriante, toujours chaleureuse et toujours à son poste cette année - d'être impolie ? De quel droit osez-vous seulement remettre en doute sa sympathie alors que le client-roi arrive avec ses gros sabots, nous montre qu'il enfreint les règles car il s'en fiche et nous envoie promener ? Vous, si autoritaire dans votre office, venez un instant derrière le nôtre pour encaisser non pas le respect mais les reproches des pseudo-rebelles du coin, aussi anarchistes que l'exemple même du soixante-huitard - ce crétin qui se croit au dessus de tout, casseur et diffamateur avec le monde entier ... 


Mais c'est certain que l'ombre de vos bureaux vous empoisonne l'existence, lorsque nous - travailleurs francs - cuisons dans la canicule de ces chaudes journées d'été. Vous vous plaignez d'avoir des frissons avec cette clim' qui tourne sans interruption ? Nous nous plaignons d'avoir des insolations avec cette chaleur qui souffle sans interruption. Chacun son métier et chacun dans son bureau, chacun ses avantages et chacun ses inconvénients. Mais ne venez pas nous dire comment remplir ce rôle que vous n'avez jamais eu, comme nous ne vous disons jamais ce que vous faites de travers lorsque tout le monde pourtant le sait ... 


Dis, c'est comment d'être une grande personne ?




>> Être une "grande personne" c'est cool. Elle a une grande maison avec un jardin et une piscine. Elle a une chouette auto et parfois même une moto. Elle a des vêtements classes et des chaussures cirées, avec des sacs à main en cuir quand la "grande personne" c'est une femme. Elle est toujours coiffée et elle toujours en train de sourire, elle n'est jamais fâchée ou triste. Elle [ ... ]



>> WOW ! Stop, gamin. Qu'est-ce que tu me racontes ?
>> Moi, j'ai dit que je veux être une "grande personne" ... parce que c'est chouette.

>> Si tu le dis.
>> Ben, t'es pas d'accord ?



>> Ohf, tu sais c'que moi j'en dis, petit ... On te dit que grandir c'est cool, que tu pourras faire ce que tu veux et que tu seras heureux. Mais la vérité, c'est que grandir c'est nul. C'qu'ils n'ont pas dit, les grands, c'est que tu rentres dans une putain d'existence à la con, où t'es obligé d'te défoncer comme un esclave pour avoir de quoi te payer d'la bouffe et une piaule. Tu trimes comme un con pour des connards qui n'en ont rien à foutre de toi et si t'as pas d'couilles, t'avances pas. Faut en avoir dans l'slip, pour qu'ils t'écoutent et que tu deviennes quelqu'un. Si t'en as pas, t'es foutu. 










Lorsqu'on était des petits en couche-culotte, on croyait que c'était chouette d'être comme nos parents : des grands, qui ne font que ce qu'ils veulent. Puis on a grandi et en grandissant on s'est rendu compte qu'on ne voulait pas être comme nos parents, non, parce qu'ils sont vieux et qu'ils sont chiants - ce qu'on voulait, en fait, c'est être une "grande personne" tout court ... Faire ce qu'on a envie, sans qu'on nous casse les oreilles.


Mais ça, on ignorait que ça avait un prix et qu'on aurait de toute façon à payer quoi qu'on fasse. Les sacrifices, les restrictions, les interdictions, ... Ce n'était pas ce qu'on imaginait. En fait, on n'imaginait que la félicité d'une existence riche et organisée sans prendre une minute pour observer ce qu'il y avait au revers de cette médaille d'or : des jours d'acharnement avec l'administration mal foutue, des semaines de combat avec les agences immobilières avares, des mois de torture avec une entreprise ingrate. Des années dans une m*rde qu'on imaginait pas, une m*rde tellement grosse qu'on se noie à force de patauger en essayant de s'en sortir avec le moins de cicatrices.


Etre une grande personne, c'est se mettre à la merci d'une lutte sans merci. Marche ou crève ... On entendra souvent qu'on a toujours le choix, mais c'est faux. Le choix est ce genre d'illusion qu'on nous donne afin de garder en nous cette lueur d'espoir qui fait qu'on continue encore et encore de croire dans un système corrompu qui s'écroule dans nos courses contre la montre. Car actuellement, il y a deux choses prédominantes dans cette existence : le sexe et l'argent. Mettez les dans le même sac, et vous obtiendrez le POUVOIR. Mais est-ce qu'on n'en a pas marre d'un régime de cons qui foutent des milliers de gens face au mur pour des histoires saugrenues de jambes en l'air et des millions de dépenses injustifiées dans les cartels du crime, des armes et de la drogue ?


Grandir ... Etre une "grande personne" ? C'est se rendre compte qu'on vit dans un monde qui ne tourne pas rond ! C'est ça, c'est ouvrir les yeux sur la réalité qui nous entoure et comprendre qu'elle n'était pas du tout celle qu'on nous a montré lorsqu'on était gosse. C'est les désillusions choquantes, les cauchemars ignobles, les engrenages grinçants d'une machine infecte qu'on essaye de changer comme on peut. Et pourtant, grandir c'est aussi être en mesure de changer les choses - c'est pour ça qu'on essaye, encore et malgré tout, de s'en sortir dans une existence qui nous oppresse afin de faire vivre nos rêves de mômes. Envers et contre tout, contre la hiérarchie, contre la loi du plus fort, contre ceux qui nous mettent des bâtons dans les roues. C'est ça, la beauté d'être une grande personne : se battre dans une lutte acharnée et sortir droit et fier de nos combats, en respectant nos convictions sans jamais s'abaisser aux attentes de ceux en qui on ne croit plus.



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24 juil. 2013

Nos ambitions ...




M'enfoutistes, illusionnistes, ...


La jeunesse actuelle est celle qu'on décrit comme insouciante, celle qui n'a rien d'autre en tête qu'un fameux "Qui vivra, verra" et autres variantes épicuriennes qui sollicitent l'immédiat, le présent, le concret. Insouciante ? La vérité, en fait, c'est qu'elle est TOUT - sauf ça ... 
Toutefois, lorsqu'elle ne peut être autrement qu'insouciante, peut-on réellement empêcher cette jeunesse de vivre dans les frasques et l'ivresse - dans l'oubli, sans doute, de tout ce qu'elle a dans la tête et dans le coeur ?





J'en parlais encore avec une amie, récemment. 
Nous sommes jeunes, nous sommes dynamiques, nous voulons travailler et, pourtant, nous n'en avons pas la chance. La crise, la crise, toujours la crise. Une réalité incomprise des gouvernements, une situation incomprises des parents et grands-parents. Comprenez enfin, chers aïeux, que la situation actuelle est différente qu'en ces beaux jours des "Tu sais, moi, à ton âge ..." où travailler c'était génialissime, c'était chouette, c'était une évidence. Vous nous dites sans cesse de penser aux jours suivants, à cette fameuse chose exceptionnelle qu'est censée être l'avenir que vous nous avez construit avec vos guerres et vos combats ... Comme si nous n'y pensions pas.

Brandissant avec une fierté non-dissimulée nos notes excellentes, possesseurs de BAC +3 dans l'attente d'un BAC +5 massif, d'un nouveau concours en poche et d'un autre diplôme parmi les diplômes, nous crions "Victoire !" face à cette route tortueuse où se dessinent des années d'études, de stages, de dossiers, de rapports, ... Nous crions "Victoire !" car dans notre fort intérieur de jeunots et jeunettes, nous sommes fiers de notre parcours et nous avons des rêves et des ambitions plein la tête, plein les yeux et plein le coeur ... Nous rêvons de révolutionner cet univers, de marquer dans l'Histoire un nom - le nôtre - d'un exploit nouveau. Nous savons ce que nous voulons et nous sommes prêts à tout, afin d'arriver exactement à faire ce que nous souhaitons faire. Et nous faisons tout ...


Pour arriver au moment où les espoirs se brisent. La société est cruelle. A l'un, on dira qu'il lui manque des qualifications. A l'autre, on dira qu'il lui manque des expériences. Nous voulons ce poste de DRH, nous voulons ce poste d'agent de contrôle, nous voulons ce poste d'enseignant, ... mais la société ne nous le donne pas ! Nous n'avons pas la qualification requise. Puis lorsque nous l'avons enfin, nous n'avons pas l'expérience requise. Puis lorsque nous l'avons enfin, nous n'avons plus l'âge de faire ça. Cercle vicieux. Des années de lutte acharnée dans l'espoir de faire ce que nous voulons, qui se terminent avec le même soupir compatissant d'un conseiller de Pôle Emploi qui ne comprendra jamais où est le mal dans cette affaire. 


On se décourage. On vise moins haut, moins beau, moins fort. S'il faut gravir des échelons de l'intérieur et suer encore, c'est ce qu'on fera. On a la nécessité d'un travail, même s'il n'est pas celui qu'on souhaitait, à cause d'une société de consommation où toute l'existence de l'Homme passe au travers de l'argent. Et nous finissons dans une grande enseigne, à l'abri derrière une caisse mais face à des clients incivils - par exemple. Nous avons un maigre salaire, qui s'envole aussi vite qu'il entre dans nos porte-monnaies. Des euros à gauche et des euros à droite, mais non Madame Farinette, je ne suis pas fâchée de payer deux euros mon demi-kilo de pain de campagne - ma seule gâterie ce mois-ci à cause de mon salaire de m*rde en tant que caissière incomprise et maltraitée d'une grande enseigne prenant ses clients pour des c*ns et ses esclaves encore plus. Non Monsieur de Tripes, je ne suis pas devenue végétarienne parce que je fais attention à ma santé et que c'est chouette de ne manger que cette bouillie infâme de légumes en conserves alors que je rêve d'un steak saignant avec des frites nuit après nuit dans mes cauchemars de petite capitaliste sans vergogne tout en bas du système. Non fonctionnaires et Hommes de loi, je ne m'indigne pas de vos salaires mirobolants alors qu'en bas de chez moi, un SDF crie famine lorsqu'il me voit rentrer des courses en traînant dans mon dos un sachet de denrées qui m'aura coûté un bras, un rein ou même encore la peau des fesses et qu'il ne me reste même pas un petit centime à lui donner ...


La jeunesse n'est plus celle qu'elle était encore avant les années 2000. Maintenant, c'est Carpe Diem. L'avenir est un songe, nous avons le temps de voir arriver ces choses qui - hélas - arrivent à grande vitesse : les factures, les dettes, les redevances, les taxes, ... Ces choses monétaires qu'on planifie. Ces choses désagréables qu'on attendait, mais sans qu'on ne soit réellement prêts à les accueillir à bras ouverts. Vous, parents et grands-parents, nous traitez d'insouciants parce qu'au contraire de vous, nous n'allons pas de prévisions en prévisions en attendant la prochaine grosse facture qui viendra sucer du gland à la garde nos maigres économies. Vous nous traitez d'insouciants parce que nous avons compris qu'en vivant comme vous à notre âge, nous n'aurions aucune satisfaction. Nous n'aurions aucun réel moyen de profiter de notre jeunesse comme vous auriez pu, pour ceux d'entre vous qui ont eu le courage d'oser ... avant de retomber dans l'existence aux moeurs restreints de vos aïeux.


Alors oui, dans ce sens, la jeunesse - notre jeunesse - est insouciante. Elle investit ses finances dans les loisirs et les plaisirs superficiels : les sorties, les cigarettes, l'alcool, la drogue, les tatouages, ... Ces choses qui n'entrent pas dans l'usage traditionnel de notre société conservatrice de valeurs dépassées. Ces choses qu'on lui reproche constamment, qui sont traitées comme des causes d'un mal-être ancré dans les méandres de l'existence, des causes alors qu'elles ne sont au final qu'une conséquence. Mais ce n'est pas parce qu'elle est insouciante, cette jeunesse, qu'elle est inconsciente. Peut-être même est-elle encore plus consciente que vous, mes aïeux, ou que vous, mes dirigeants ? La jeunesse sait qu'elle est dans le pétrin, dans la m*rde jusqu'au cou. Et alors qu'avec ses frêles brebis galeuses elle ne peut se permettre de renverser ce gouvernement comme en mai 68, elle suit un mouvement perpétuel dans un cercle vicieux qui n'aura peut-être jamais de fin ...





"Qu'est-il advenu de nos ambitions, dis-moi ?"
"Je ne sais pas. Mais pour ma part, elles ont disparu ..."
"Mortes et enterrées, hein ?"
"J'aimerais qu'elles réapparaissent ..."


28 juin 2013

La Tirade [ OS ]



« Pourquoi tu m'as demandé si j'avais le temps ? »
« Il faut que je te parle, histoire de mettre au clair certaines choses. »
« Je dois être de retour au boulot dans 30 minutes. »
« Oui, mais ça suffira amplement. »



Elle fronça les sourcils, soupira. Le sens du dialogue, elle maîtrisait depuis qu'elle était haute comme trois pommes. Mettre les mots en phrases, les phrases en paragraphes et les paragraphes en texte, c'était ce qu'elle préférait. Pourtant, en face à face, c'était plus dur qu'elle n'aurait cru.


« Je sais que c'est un jeu, pour toi. Je sais ça depuis longtemps, depuis le début, je crois. Je n'ai jamais rien dit, parce que je pensais que tu ne t'en rendais pas compte. Mais je sais que tu sais, tu savais pertinemment que je t'aimais pendant tout ce temps et tu n'as jamais rien dit. Je t'aimais, oui. Tu as repoussé les limites, tu m'as offert des occasions de t'en parler, mais je n'ai jamais rien dit et aujourd'hui je comprends que ce n'est pas plus mal comme ça.

J'ai comme la curieuse impression que tu me testais, mais dans quel but ? Tu voulais que j'assume, que je t'en parle peut-être ? Et quoi, après ? Tu m'aurais encore eu à l'usure, à me mener en bateau comme tu l'as fait pendant trois ans. Tu m'aurais fait me raccrocher à d'infimes espoirs, d'infimes illusions, en sachant pourtant que tu me faisais plus de mal que de bien. Tu l'aurais fait... tout ça, ne le nie pas, tu l'aurais fait par égoïsme, pour satisfaire ton putain d'égo que j'ai passé de nombreuses heures à entretenir en te faisant des compliments que tu ne méritais pas ! Ton putain d'égo, celui que tu mets en avant en jouant à la femme forte et fière, alors que tu as aussi des faiblesses et qu'en une seconde celui qui jouerait avec trouverait le moyen de faire s'écrouler ton petit monde de paillettes.

Les gens t'admirent, tu le sais. Je t'admirais aussi, mais maintenant j'ai eu cette vision de l'envers du décor, je sais que tu joues avec eux comme tu joues encore avec moi. Tu as pris une partie des vacances pour m'ignorer, pour me faire ramper devant toi comme une larve visqueuse, mais tu as commis l'erreur qui entraînera des conséquences, aujourd'hui ! Ce message, ta réponse à mes souhaits, tu ne pensais pas écrire ça. Ce n'était même pas vraiment ton genre, ce message avec des coeurs et des points d'exclamations. Tu es trop indifférente pour exprimer quelque chose avec une once de sincérité, surtout lorsque ça me concerne et qu'implicitement ça te concerne aussi. Je sais même que tu ne pensais pas écrire du tout, en fait. L'alcool ! Voilà la belle excuse, la cause de ton échec, la raison de ce message que je n'attendais pas. En réalité, tu étais tellement éméchée que tu as oublié que tu passais ton temps à m'ignorer ! Lorsque tu as repris tes esprits, tu as recommencé ton petit manège insolent et tes caprices... mais j'avais compris depuis le temps et ce coup du sort n'a fait que confirmer ce que je savais depuis le début.

C'était un jeu, un putain de jeu ! Tu ne te rends même pas compte du mal que ça m'a fait, mais l'essentiel, c'est que j'ai compris à quoi m'en tenir avec une personne dans ton genre. Garde tes belles paroles, va. Elles ne changeront plus rien, puisque le dégoût que je ressens en te regardant pleurer est insurmontable et me donne envie de vomir ! Tu voulais jouer à la grande dame, en me poussant à bout de nerfs, mais ça ma belle, c'est ce que j'appelle un retour de manivelle. Je sais que ça ne te fera même pas autant de mal que ça m'en a fait, je sais que j'aurais du être un peu plus cruelle et un peu plus sadique, mais pour moi, c'est une victoire. Tu n'as plus rien à faire dans ma vie ! »


Sur ces paroles empreintes de résolution, elle se leva et tourna les talons. Un sourire se figea sur ses lèvres lorsqu'elle réalisa qu'elle n'avait pas cédé, qu'elle ne s'était pas laissée attendrir... Elle marcha, la tête haute pour la première fois depuis bien longtemps.


« Je t'aime ... »


C'est ça, cause toujours !

21 juin 2013



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It's everywhere, where you feel the peace.
It's everywhere, where you feel the strength. 
It's everywhere, where you feel the love.

It's everywhere ... where you feel right.








Pour certains, je suis une drama queen.
Pour d'autres, je suis une combattante.
Mais qu'on me voit comme une princesse capricieuse
Ou comme une conquérante déterminée ... 
Je m'en fous !

Ma fierté est celle de vivre ma vie sans regrets - ou d'essayer ...



Être jeune, ça ne veut pas dire que je n'y comprends rien.
Ce n'est pas parce que je suis jeune que je n'ai rien vu, que je n'ai rien fait.
Ce n'est pas parce que je suis jeune que je n'ai pas d'avis, que je n'ai pas d'opinions. 

Je suis à l'aube de mon existence, les portes sont grandes ouvertes.